Les prévisions du crédit pour 2016 continuent de pleuvoir. On parle de 858 milliards d’euros de dettes à venir pour la seule zone euro soit une trentaine de milliards de moins que l’année précédente. Les dettes vont donc ralentir. Pour la France, le niveau des emprunts va rester le même.
De la modération pour les crédits
Pour 2016, les crédits vont connaitre une réduction significative selon les spécialistes du marché des dettes. La Deutch Bank a récemment publié une étude qu’elle a commandée. Cette publication avance 858 milliards d’euros de dettes à venir pour les pays de la monnaie unique. Cette baisse correspond à la modération significative prévue par six premières économies de la zone. L’Italie, l’Espagne et le Portugal vont moins recourir au marché. La France quant à elle va rester à 187 milliards d’euros d’emprunts comme l’année précédente. Pour la méthodologie, la banque allemande a dû mettre en œuvre ses algorithmes d’estimation de marché. En effet, seuls la Hollande, le Portugal et la France ont publié leurs projections officielles. Les analystes économiques se sont basés sur les remboursements arrivés à terme et les besoins de financement. La crédibilité de telles données devient plausible puisque Natixis, un autre ténor des finances, s’est livré au même exercice. Il aboutit à des chiffres plus ou moins similaires. Quoi qu’il en soit, les gouvernements ont pratiquement tous revu leurs besoins de financement. Une politique budgétaire restrictive est de mise dans un contexte économique assez incertain. L’Allemagne constitue l’exception confirmant la règle. Les Allemands prévoient une progression des dettes de l’ordre de 9 milliards d’euros. Le pays connaitra une longue série d’emprunts qui arrivent en terme courant 2016. Sans ces remboursements, les émissions nettes connaitront une évolution négative. Les nouveaux investissements allemands se verraient même baisser de 7 milliards.
Des titres plus longs pour tirer plus de profit
La banque centrale européenne continue sa politique entamée il y a quelque temps. Il s’agit d’un assouplissement qualitatif fait par le biais de rachat d’obligations. La BCE consacre même ses efforts à racheter les emprunts des états de la zone euro. Cette institution s’est fixé comme objectif de supporter jusqu’à hauteur de 60 milliards d’euros de dettes souveraines par mois. Le volume des rachats se situe à 70 % de sa capacité et il continuera sûrement d’évoluer positivement. Par ailleurs, les conditions actuelles avantagent les états emprunteurs. Sur le marché des dettes, la demande surpasse largement l’offre. Paradoxalement, les états se gardent d’augmenter leurs financements pour 2016. Les spécialistes parlent d’une période de maturation. Les investisseurs se désintéressent des échéances courtes et décident de prêter leur argent aux états pendant plus de temps. Les titres à deux ans deviennent même peu intéressants en termes de rendement. Si l’on compte miser sur les dettes des états, il faudra viser des remboursements plus longs. Par conséquent, le taux augmentera proportionnellement.
La relation de cause à effet reste à établir, mais on sait que la crise migratoire ainsi que le terrorisme vont plomber les finances.