Plus d’un milliard de comptes ont été créés sur Facebook et environ 890 millions d’utilisateurs sont actifs. Ce réseau social est bien une importante source d’informations sur la personnalité des individus et on pourrait l’exploiter dans divers domaines. C’est le cas du secteur bancaire qui pourrait s’en servir pour faire une évaluation du risque client. Des pas sont posés dans ce sens, car Facebook a récemment déposé un brevet relatif à une technique permettant de se faire une idée de la fiabilité financière d’un client en analysant le profil de ses amis sur le réseau social.
Vers une nouvelle condition à respecter pour se voir octroyer un crédit
Lorsqu’on demande un crédit à une banque, plusieurs points sont analysés par l’établissement contacté avant l’octroi du prêt, dont le niveau de salaire et la stabilité de l’emploi. En plus des conditions classiques à respecter, il est possible qu’une autre vienne s’ajouter, à savoir la fiabilité financière de ses amis sur Facebook. On a le droit de le penser si on s’en tient au brevet qui a été publié par le réseau social le 4 août 2015. Celui-ci a été dénommé « Autorisation et authentification basée sur le réseau social de l’individu ». L’objectif premier de ce brevet est de mettre en place des barrières d’accès à certains contenus et a limité les messages indésirables. Même si cela n’est pas mentionné clairement, le but est de contrôler la santé financière des relations virtuelles d’une personne.
Analyse de score de crédit
Sur le site SmartUplegal, on peut lire un passage du document de Facebook qui confirme ce qui a été dit précédemment. Le terme « score de crédit » y apparait et fait état de l’analyse de la solvabilité des amis de l’emprunteur présent sur le réseau social. Le prêteur fait un examen du score de crédit de ceux-ci en passant par un nœud autorisé. Lorsque le score de crédit moyen des amis de l’emprunteur atteint le score de crédit minimum, l’organisme bancaire peut continuer d’analyser la demande de prêt. Si ce n’est pas le cas, la demande est alors refusée. Ainsi, avant même que la banque n’analyse les conditions traditionnelles considérées pour l’octroi d’un crédit, elle peut rejeter le dossier du demandeur si ces amis sur Facebook ont un mauvais score de crédit. Selon donc cette application, le niveau de risque client d’un individu dépendrait de celui des membres de son réseau social.
On peut le dire, cette analyse de score de crédit ferait des frustrés et n’est pas loin d’être une absurdité, car un individu se verrait refuser un crédit simplement parce que certains de ces amis sur Facebook sont considérés comme de mauvais payeurs.
Facebook : une importante source d’informations pour les banques
En tenant compte du nombre important d’utilisateurs de Facebook, ce réseau social est bien une précieuse source d’informations que les banques pourraient exploiter. Plusieurs organismes bancaires s’y intéressent déjà et espèrent avoir des informations sur leurs clients qui n’ont pas de passé financier. Et les exemples ne manquent pas. La société allemande Kreditech a mis en place un système d’évaluation de risque de paiement de ses clients en analysant leur profil Facebook. Aux États-Unis, l’organisme financier Lenddo se base sur les données qu’il a récoltées sur les réseaux sociaux pour établir le profil de ses clients lorsqu’ils veulent passer par l’emprunt.
D’autres considèrent plutôt les relations professionnelles de l’emprunteur pour se faire une idée de son profil d’emprunteur. C’est le cas de l’entreprise californienne Neo Finance qui met de l’énergie à exploiter le réseau Linkedin de ses demandeurs de crédits pour être sûre qu’ils ont un bon profil.
Des garde-fous empêchant l’application du crédit scoring en France
Les emprunteurs français n’ont pas à s’inquiéter, car des garde-fous empêchent d’appliquer le crédit scoring en France. Aucun système de récupération de données sur internet n’a été mis en place à cet effet dans le pays. Il est vrai que certaines banques, dont BNP Paribas, ont signé des partenariats avec les réseaux sociaux. Mais cela a été fait principalement dans le but d’améliorer la qualité de la relation client.